A la rencontre d’une participante du projet MITEHAFA, bénéficiaire du Tosika Fameno

RAZAFIARISOA Mamitiana Aimée, 39 ans, est une maman solo de deux garçons de 13 et 11 ans. Elle habite dans le fokontany d’Antanety II, commune rurale d’Alakamisy Fenoarivo. Son mari l’a quittée alors que son dernier fils n’avait que 3 mois. Mise au pied du mur, elle n’avait d’autre option que d’avancer avec ses propres moyens pour subvenir aux besoins de sa famille. C’est dans cette situation que l’association SOS Villages d’Enfants a fait sa rencontre et a accueilli ses enfants comme boursiers au programme d’appui scolaire. Aujourd’hui, sa famille a été inscrite parmi les ménages vulnérables liés à la pandémie de Covid-19.

«Je travaille en tant qu’employée de maison ou lavandière occasionnelle, témoigne-t-elle. Mais le métier de gens de maison est très instable : du jour au lendemain, ton activité peut être interrompue et du même coup, tu ne gagnes pas d’argent. En ce temps de Covid-19, les gens m’appellent de moins en moins pour faire laver leurs linges car leurs enfants ne vont plus à l’école. Les activités ont considérablement diminué et avec cela, l’argent rentre moins. Je suis ainsi reconnaissante de faire partie des personnes bénéficiaires du Tosika Fameno dans le cadre du projet MITEHAFA».

En ce temps de Covid-19, Mamitiana Aimée est bien consciente de la gravité de la situation. «J’ai entendu à la radio que le Covid-19 est une maladie mortelle qui a déjà provoqué des milliers et des milliers de décès dans le monde et aujourd’hui, elle commence à se répandre à Madagascar», affirme-t-elle.

«Il est important de faire attention à la santé des enfants et des adultes pour ne pas être contaminés par cette maladie». Elle suit sérieusement les consignes sanitaires communiquées dans les médias pour éviter la propagation du virus. « Les informations nous aident à mieux protéger les enfants, la famille et la communauté», déclare-t-elle. «Pour notre part, nous ne sortons presque plus de chez nous. Nous nous sommes procurés de masques et nous disposons de savon pour nous laver les mains fréquemment. Le virus est invisible mais il peut nous tuer, alors nous avons intérêt à prendre la situation bien au sérieux».

La famille de Mamitiana Aimée vit assez mal la situation de crise sanitaire actuelle. Outre le problème d’argent lié à l’arrêt de ses activités, l’anxiété et le stress sévissent aussi le quotidien de chaque membre de la famille. «Je suis anxieuse, se confie-t-elle, si jamais je tombe malade, je n’aurai plus les moyens de me soigner… et qui va s’occuper de mes enfants ? Comment sera leur avenir ? Je vois aussi que mes deux fils stressent à cause du confinement». Toutefois, elle continue d’être positive : «Il est difficile de vivre cette crise mais je pense qu’un jour notre vie va revenir à la normale».

Mamitiana Aimée est une femme très courageuse. Elle ambitionne d’avoir un meilleur emploi. «Je sais coudre, dit-elle, mais je n’ai aucun moyen d’exploiter mon savoir-faire. Si un jour j’ai les moyens de développer mes compétences dans ce domaine, je suis sûre de pouvoir améliorer la vie de ma famille et offrir un meilleur avenir à mes enfants».

Pour l’heure, grâce au soutien du projet MITEHAFA, mis en œuvre en consortium par Humanité & Inclusion, Douleurs Sans Frontières et SOS Villages d’Enfants et financé par l’Union européenne, la famille de Mamitiana a pu bénéficier du Tosika Fameno, un programme d’aide financière initié par le gouvernement malgache. «Aujourd’hui, ma famille a reçu 100.000 Ar dans le cadre du projet MITEHAFA, dit-elle. Cette somme nous permet de combler un vide en cette période difficile. Un grand merci à l’équipe et au bailleur !»

Cet article a été établi dans le cadre d’un projet mis en œuvre avec l’aide financière de l’Union européenne. Les opinions exprimées dans cet article ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant l’opinion officielle de l’Union européenne.