Le 12 juin est la journée mondiale contre le travail des enfants.

Le 12 juin est la journée mondiale contre le travail des enfants.

La situation des enfants à Madagascar reste toujours très préoccupante. Si certains droits des enfants sont plus ou moins respectés, d’autres demeurent totalement inconnus par une grande partie de la population. La pandémie de Covid-19 a engendré une crise socio-économique qui a notamment touchée les familles les plus vulnérables : des familles se trouvent dans l’incapacité de subvenir au besoin de leur foyer, conduisant les enfants à abandonner l’école pour aider les parents.

La Convention Internationale des Droits de l’Enfant a été ratifiée en 1990. De plus, Madagascar a régulièrement ratifié la Convention Internationale du Travail N° 138 concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi par la loi n° 98-021 du 20 Décembre 1998. De même pour la Convention Internationale du Travail N°182 concernant l’interdiction des pires formes de travail des enfants par la loi n° 2000-023 du 1er Décembre 2000. Un Mémorandum d’accord entre le Gouvernement malgache et l’Organisation Internationale du Travail en date du 03 juin 2004 a même été érigé.

Tous ces textes juridiques impliquent l’importance de la protection des droits des enfants dans la grande Ile. En effet, 20 ans après la ratification de ces conventions, le travail des enfants à Madagascar persiste sous plusieurs formes.  Un peu partout dans toute l’Ile, on pointe du doigt la présomption d’existence des : travaux forcés des enfants, travaux dangereux ou insalubres et des travaux à caractère immoral. Combien parmi les 26 millions d’habitants de Madagascar savent par exemple « qu’il est interdit d’employer les enfants aux travaux de caractère immoral notamment à la confection, à la manutention et à la vente d’écrits imprimés, affiches, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images, film, disque compacte et autres objets dont la vente, l’offre, l’exposition, l’affichage ou la distribution sont réprimés par les lois pénales ou qui, sans tomber sous le coup de ces lois, sont contraires aux bonnes mœurs.[1] »

Selon une étude de la Plateforme de la Société Civile pour l’Enfance à Madagascar en 2017, sur les 1632 enfants en situation de rue recensés dans la capitale de Madagascar : 48% sont livrés à la mendicité, 9% sont des marchands ambulants, 9% sont des pickpockets, 9% sont des porteurs d’eau, 6% sont des porteurs de sacs de marché, 8% sont des fouilleurs d’ordures, 2% sont des chanteurs de rue, 0,3% sont livrés à la prostitution, 8% proposent de jeter les ordures ménagères, et 1% sont des laveurs de voitures. En 2018, selon une étude menée par l’Unicef, ce problème ainsi que ses effets néfastes restent très répandus à Madagascar, où près d’un enfant sur deux, âgés de 5 à 17 ans est impliqué dans le travail des enfants (47%). Il touche beaucoup plus les garçons (50%) que les filles (44%), les enfants du milieu rural (51%) comme urbain (32%) et les enfants issus des familles défavorisées (57%). Parmi les enfants en décrochage scolaire, plus de la moitié travaille.  Les enfants entrent dans le marché du travail à un âge très bas, 36% des 5 à 11 ans exercent des activités économiques. Près d’un enfant sur trois âgés de 5 à 17 ans, travaille dans des conditions dangereuses pouvant nuire à sa santé ou son développement physique, mental, spirituel et moral. Les garçons, les enfants non scolarisés, ceux des ménages les plus pauvres et ceux qui résident en milieu rural sont les plus exposés aux conditions de travail dangereuses.[2]

A travers sa mission d’aider les enfants et jeunes à bâtir leur propre avenir, SOS Villages d’Enfants Madagascar travaille également auprès des communautés, notamment pour lutter contre le travail des enfants. Pour cette journée mondiale consacrée à la lutte contre le travail des enfants, l’association rappelle toutes les parties prenantes à prendre conscience que la protection des enfants est l’affaire de tous. Il est un devoir de tout à chacun de prendre ses responsabilités pour l’intérêt supérieur des enfants.

 

 

[1] DECRET N° 2007-563 ; relatif au travail des enfants ; Article 11 ; N° J.O: 3163 Date J.O: 28 Janvier 2008 Page J.O: 182.

[2] https://www.unicef.org/madagascar/documents/mics-6-2018-travail-des-enfants

SOS Villages d’Enfants Madagascar est une association Reconnue d’Utilité Publique, qui agit en faveur de la protection des enfants s’appuyant sur un principe simple : Chaque enfant a sa place dans une famille et grandit dans un climat d’affection, de respect et de sécurité.

L’association accorde beaucoup d’importance à ses missions premières de pourvoyeur de soins et de protecteur des droits de l’enfant, et milite afin que ces droits soient reconnus et appliqués, soutenus et même améliorés.

Présent à Madagascar depuis 1989, avec l’appui de SOS Villages d’Enfants France.

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